De ontwikkeling van de Balint-groepen in Nederland*
La séparation de la psychiatrie d'avec la médecine a été empêchée d la fois par la psychologisation de la psychiatrie réalisée dans l'oeuvre de Freud et celle d'autres psycho-analystes, et par l'apparition d'une médecine psychosomatique.
Les practiciens de médecine générale, qui rencontrent dans l'erercice de leur profession des symptomes psychogéniques et sociogéniques chez 30% de leurs malades, s'avéraient gravement handicapés à l'égard de ces problèmes: les possibilités de renvoi á des centres étaient restreintes ou insuffisantes, et les consultants spécialisés impossibles à atteindre. Le psychiatre londonien Michael Balint se heurta lui-même á ces problèmes de la profession générale. Avec son premier groupe de médecins de famille, il arriva á la conclusion que le médecin est lui-même le remède auquel on fait le plus large appel. présenta une esquisse préliminaire de la 'pharmacologie' relative á ce remède dans un livre intitulé 'Le médecin, son malade et la maladie' (1955). Cette étude des problèmes que posent les relations médecin-malade en médecine générale est devenu le manuel classique du groupe Balint et, en général, des groupes d'étude de psychologie médicale. L'intention de Balint n'était pas de communiquer ses connaissances spécialisées, mais simplement de rendre le praticien de médecine générale capables de prendre avec ses malades un contact plus efficace. Le médecin de famille doit apprendre à utiliser sa propre personnalité et sa vie émotionnelle comme des instruments de diagnostic et de traitement. La méthode de Balint, qui réalise un entrainement collectif par le moyen de petits groupes de discussion, s'est avérée comme un procédé pratique de formation de la personnalité professionnelle.
Les premiers groupes pour l'étude de la psychologie médicale out été créés aux Pays-Bas en 1956; quatre types de groupes se sont développés, parmi lesquels le type Balint est de loin le plus largement accepté. Les quatre types sont:
I. Groupes d'anamnèse biographique, ou l'accent est mis sur Phistoire de la vie et de la maladie du patient.
II. Groupes d'entrainement d !'analyse de Pentretien ou !'accent est mis spécialement sur les besoins et les problèmes du malade par le moyen de l'entretien non-directive (d'après Rogers).
III. Groupes Balint, qui diffèrent considérablement des groupes Baant anglais, du fait que les groupes hollandais: sont organisés par les médecins de famille; sont moins homogènes; tiennent des réunions variant en fréquence et en durée; n'ont retours au psychiatre consultant qu'a titre de leader dynamique du groupe, n'ayant pas la responsabilité de l'organisation; font appel à toutes sortes de techniques, selon la formation, les ambitions et l'expérience du consultant. Les groupes anglais et hollandais ont en commun de se concentrer sur l'ensemble des interactions existant entre médecin et malade.
IV. Groupes mixtes, qui maintiennent dans une plus ou moins large mesure les rapports professeur-élève en associant enseignement théorique et discussion des cas.
En pratique, le groupe Balint ordinaire apparait comme présentant les phases suivantes de développement.
Pendant la période, très dil ficile, ou il s'agit de briser la glace, on présente, en règle, des cas compliqués, dans l'espoir que le groupe, guidé par l'expert, en fournira la solution. Les membres du groupe s'apercoivent que leurs collègues sont eux aussi aux prises avec des cas ntraitables. Le sentiment d'insuffisance personnelle s'atténue. Une conversation plus libre devient possible et il en résulte une sélection plus convenable des cas. Le groupe passe ainsi à la deuxième phase, ou les membres acquièrent une vue plus pénétrante des aspects affectifs des relations médecin-malade, et aussi du fait que les membres du groupe s'expriment en fonction de leur propre personnalité et de leur manière d'agir. C'est au cours de cette phase que se présentent les plus nombreuses dil ficultés. Tel membre du groupe accepte les critiques de ses collègues mieux que tel autre, et tous ne sont pas désireux de connaitre leurs propres sentiment ou d'admettre leurs limites. Une fois ce combat surmonté, une phase commence ou de nouveaux progrès deviennent possibles: le changement d'attitude devient apparent et se traduit par une plus grande tolérance envers le malade et une détection plus rapide des causes du trouble. Lorsqu'il est assez exercé dans ce nouveau mode de contact avec son malade, le médecin de famille s'aperÇoit qu'il n'éprouve plus le besoin de soumettre ses cas cl la discussion du groupe; Paide de celui-ci ne lui est plus nécessaire désormais pour résoudre les problèmes de ses malades. Dans cette quatrième phase, le groupe pourrait s'abolir lui-même si tous ses membres pouvaient atteindre ce niveau simultanément.
Aux Pay-Bas, une analyse des efforts des groupes qui se consacrent d l'étude de la psychologie médicale a été faite en se basant sur l'échelle d'appréciation de Tavistock. Malgré les différences mentionnées plus haut, la comparaison des groupes anglais et hollandais a révélé des résultats virtuellement équivalents. Le chercheur hollandais Dr. J. J. van Bork a présenté des arguments plausibles en faveur de son affirmation que l'échelle d'appréciation de Balint du manque d'objectivité. Une technique plus exacte d'appréciation est en cours d'élaboration en Hollande.
De nombreuses observations indiquent, néanmoins, que le perfectionnement des médecins de famille entamé par Balint en groupes de discussion dirigée a donné des résultats très profitables.
La raison pour laquelle la méthode de Balaint est devenue plus populaire que toute autre aux Pays-Bas tient probablement á: a. la structure caractéristique du système hollandais de Santé Publique, en relation avec les lois de sécurité sociale; b. la position centrale des praticiens de médecine générale dans cette organisation. Depuis 1956, le praticien hollandais de médecine générale a fait un ef fort plus conscient que jamais d' intégrer les soins divers donnés au même ,nalade. En outre il 's efforce non seulement de s'assimiler les recherches falies par les diverses disciplines médicales spécialisées, mais aussi en vue de résoudre les problèmes humains qui, s'ils ne sont pas résolus, conduisent trop souvent la maladie ou provoquent l'aggravation d'une maladie existante.